Santé et corps : orientation vers des structures médico-sociales
La rue abîme les corps et les esprits. Sans suivi médical ou psychologique, les jeunes sont particulièrement exposés aux risques de maladie ou d’addiction. Certains n’ont même plus conscience qu’ils sont en souffrance et en danger. Hors la rue s’efforce d’informer les enfants et les adolescents sur leur corps et les oriente vers des structures médico-sociales.
Des actions de prévention en rue
Des entretiens informels aux accompagnements vers les structures de santé
Santé et corps : orientation vers des structures médico-sociales
Parlons grossesse
L’idée de cet outil est née du besoin d’avoir un support visuel lors de nos maraudes de rue pour aborder le sujet de la grossesse des jeunes filles accompagnées par l’association. Une grande partie des jeunes filles enceintes n’ont que trop souvent et pour unique suivi un passage aux urgences en cas de douleurs.
Nous avons donc, en nous basant sur l’existant, conçu un outil, le plus visuel possible, expliquant la grossesse ; de la fécondation à l’accouchement, en abordant la question du suivi médical mais aussi l’anatomie et le système de santé en France.
Cet outil ne se veut pas un substitut d’un suivi médical. L’objectif est de donner des informations basiques aux jeunes filles, notamment sur des aspects qu’elles n’oseraient pas aborder ou qui sont peu évoqués par les professionnels de santé et d’avoir un support visuel afin de donner des informations précises pour que les filles puissent se projeter dans leur grossesse.
Expression artistique et culturelle
Depuis sa création, Hors la rue a toujours considéré l’art comme un facteur d’émancipation. Sous l’impulsion de notre art-thérapeute, nous avons mis en place un ensemble d’activités autour de l’art à visées thérapeutiques et pédagogiques.
Les ateliers d'art-thérapie
Des ateliers (individuels et/ou collectifs) d’art-thérapie sont organisés pour aider les enfants et les adolescents à s’exprimer dans le cadre d’une pratique artistique. Cela permet d’évoquer des questions sensibles et intimes qu’il est parfois difficile d’aborder avec des mots et ainsi d’engager un processus de réparation et de reconstruction de soi, préalable à la construction d’un projet personnalisé durable.
Médiation artistique et culturelle
L’art-thérapie dans la rue
Dans le cadre des maraudes, l’art est souvent utilisé comme un moyen d’approcher et d’accrocher des enfants et des adolescents qui vivent dans la rue. Les sessions d’art-thérapie sont des outils efficaces pour attirer l’attention des jeunes, parfois réticents à entrer en contact avec des adultes et plus encore avec des travailleurs sociaux. C’est particulièrement le cas avec ceux qui sont victimes de traite des êtres humains. Pour les mineurs qui ne peuvent ou ne souhaitent pas se rendre à notre centre, nous leur proposons de quoi dessiner ou les invitons à participer à des ateliers autour de leurs lieux de vie ou d’activité.
Expression et découverte artistique
L’art fait pleinement partie de notre approche socio-éducative. L’expression et la création artistique poussent les jeunes à développer leur imaginaire, à prendre conscience de leurs capacités et ainsi à regagner confiance en eux. C’est une étape indispensable pour s’engager dans la construction d’un projet personnalisé. Fréquemment, des sorties sont organisées au théâtre ou au musée pour familiariser les enfants et les adolescents avec un monde culturel qui leur est étranger.
Exemple de Joue ta Zik :
Ali* est monté sur scène, s’est saisi du micro et a commencé à chanter. Un morceau de rap déclamé d’une voix puissante, assurée qui a fait se lever comme un seul homme les 300 spectateurs de la Marbrerie invités par Hors la rue. « Un truc de fou » commente Pierre De Meireles, président de l’association partenaire Musicreation qui, depuis 2016, conçoit et coordonne le projet Joue ta Zik.
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« En rencontrant Ali quelques mois plus tôt, ce musicien professionnel – il a sorti deux albums sous le nom de Monsieur Pierre – n’aurait jamais imaginé que l’adolescent timide à l’élocution rendue plus qu’hésitante par une vie difficile se révélerait être une telle bête de scène. Cet enthousiasme et cette émotion, Pierre et l’équipe d’Hors la rue l’ont aussi ressenti en voyant Omar, drapeau du Mali vissé sur les épaules, raconter en mots et en musique son parcours migratoire et ses années de galère. Ou en écoutant le CD enregistré par les enfants et notamment les paroles de la chanson d’Adrian qui, en Roumain, a rendu hommage à son frère incarcéré. Une trentaine d’enfants mobilisés, deux concerts, deux CD enregistrés dans un studio : en tout juste deux ans d’existence, Joue ta Zik a prouvé à ceux qui en doutaient que la musique avait bel et bien des pouvoirs magiques. Mais cela a demandé beaucoup de travail, de patience et de persévérance. Ce qui n’a pas été toujours évident étant donnée la situation dans laquelle vivent nombre des jeunes qui ont participé au projet. Pierre De Meireles a d’abord animé des ateliers d’initiation avec des jeux musicaux et des percussions corporelles, suivis par des séances plus poussées dans un studio d’enregistrement de la Porte des Lilas où les jeunes ont pu s’initier à des instruments et écrire et composer des chansons dans la langue de leur choix. Pour certains, cela a été l’occasion de perfectionner leur niveau de français, d’autres ont préféré écrire des paroles en bambara, en arabe ou en romani. « Plusieurs jeunes avaient de bonnes bases musicales. Il y a eu une vraie émulation » se réjouit l’organisateur qui retient de l’expérience que « la musique est un médium ouvert qui permet à chaque jeune qui s’en empare d’exprimer des choses profondes qu’il a en lui. »
*Tous les prénoms ont été modifiés