Hors la rue et l’association Aurore ont décidé de répondre ensemble à l’appel de la Mairie de Paris afin de reprendre un dispositif unique en son genre d’aller-vers, d’accompagnement et de mise à l’abri des mineurs étrangers en errance dans la capitale.
C’est fort de notre expertise d’aller-vers et de travail en collaboration avec toutes les parties prenantes que nous avons souhaité relever ce défi. Depuis le 1er octobre, Hors la rue et Aurore ont mis leurs compétences en commun afin de pouvoir repérer, accrocher et accompagner ces mineurs en situation de rue. Ce programme est prévu pour trois ans, nous en sommes donc aux prémices.
Nos ambitions pour ce projet
Notre dispositif a été pensé, en son entier, de manière à favoriser l’adhésion des jeunes les plus vulnérables à un accompagnement éducatif et médical soutenu, leur permettant de réduire les dangers encourus au quotidien, de reprendre confiance dans la capacité des institutions à les protéger et de se projeter dans un avenir plus sécurisé. Cela ne peut se faire sans prendre la mesure de la relation d’emprise que les mineurs les plus fragiles entretiennent avec les adultes qui exploitent leurs carences éducatives et affectives, leur isolement et leurs addictions.
Notre projet se veut le plus complet possible et prévoit une action renforcée à plusieurs niveaux :
- Une action d’aller-vers quotidienne. Au-delà d’une simple maraude, il s’agit d’approcher les groupes de jeunes et de leur proposer des temps de pause et de rupture d’avec la rue et les activités délinquantes. Les activités éducatives et sportives proposées sont en effet susceptibles de faire émerger des demandes d’accompagnement vers le soin, la mise à l’abri et la protection.
- Un accompagnement individualisé médical, éducatif et psychologique, de façon à travailler l’accès au droit commun, la réduction des risques, la gestion des consommations, la recherche des facteurs de résilience et la construction d’une alliance thérapeutique. Une mise à l’abri de nuit de 12 places pour les plus vulnérables et comme levier d’accroche éducative
- Une mise à l’abri de nuit de 12 places pour les plus vulnérables et comme levier d’accroche éducative
- Un travail quotidien de partenariat avec les services de la protection de l’enfance, de la protection judiciaire de la jeunesse et de la santé afin de permettre la prise en charge effective de ces mineurs par les institutions concernées.
Cette approche en entonnoir, qui propose d’accompagner les jeunes à la fois au niveau collectif, pour une meilleure prise en compte de leur fonctionnement de groupe, et au niveau individuel, pour initier des parcours de soins, (avec un niveau intermédiaire pour travailler en semi-collectif) est idéale car elle permet :
- De réinstaurer de la confiance avec ces groupes de jeunes particulièrement méfiants
- De mieux repérer les mineurs devant faire l’objet d’une orientation vers la mise à l’abri et d’un suivi individualisé renforcé
- Et enfin, d’être plus adaptable au phénomène récurrent d’aller-retour des jeunes entre la mise à l’abri/la protection et la rue et ainsi d’être en mesure de proposer un accompagnement plus souple, au plus près des besoins et du rythme des jeunes, et dans l’acceptation des ruptures qui de fait constituent souvent des étapes intermédiaires vers la sortie de rue.
Pour que cette réponse fonctionne, elle doit impérativement être élaborée sur la base d’une réflexion partagée et continue avec l’ensemble des acteurs impliqués dans l’accompagnement et/ou la prise en charge de ces jeunes. En effet, c’est bien parce que les parcours éducatifs et de soins individualisés sont construits en concertation que les jeunes sont en capacité de reprendre confiance dans les institutions qui les ont à charge et donc de réduire progressivement leurs consommations et leurs conduites délinquantes.