Témoignages
“L'adolescent timide que nous avons rencontré en 2013 lorsqu'il est arrivé seul, de son Bangladesh natal, est aujourd'hui un jeune homme accompli et autonome, parfaitement francophone, diplômé d'un CAP de cuisine et chef dans un restaurant Thaïlandais.
« Ce sont des choses que je n'oublierai pas »
« J'ai toujours voulu venir en France. Quand je suis arrivé, à 15 ans, on m'a conseillé d'aller à Hors la rue. À l'époque, je ne savais même pas dire bonjour. Là-bas, j'ai commencé à apprendre le français et aussi à me débrouiller dans la vie en apprenant des choses pratiques comme prendre le métro. J'ai eu un très bon rapport avec les éducateurs. Aujourd'hui, je fais partie des meilleurs élèves de ma classe et pourtant, je suis le seul « blédard ». Et je suis complètement autonome : je fais les courses, la cuisine, je lave mon linge, j'ai mes amis, mes loisirs,... Les équipes d'Hors la rue m'ont aussi aidé à trouver une place dans un hôtel social et après ça dans un foyer. S'ils ne m'avaient pas aidé... J'ai conseillé à un autre ami du Pakistan d'aller voir Hors la rue, lui aussi s'en est bien sorti et il a obtenu une carte de séjour. Il a même pu retourner au pays pour les vacances. J'espère que moi aussi, j'aurais bientôt cette chance pour revoir ma famille.»
Raju
“Djamal, tout juste 18 ans, est arrivé en France il y a trois ans. Ce jeune Pakistanais a été suivi plusieurs mois par nos équipes et a participé à plusieurs activités dans notre centre. Il vit aujourd'hui dans un appartement social. Scolarisé et très bon élève, il voudrait poursuivre sa formation en électricité. Il envisage son avenir en France et entame des démarches pour être naturalisé.
« En arrivant, je ne savais même pas dire bonjour »
« Mes premiers mois en France ont été difficiles et pendant cette période où j'ai fréquenté le centre d'Hors la rue, l'équipe a été très présente. Ce sont des choses que je n'oublierai pas. À l'époque, j'habitais dans un appartement pourri où vivaient aussi des clochards qui buvaient et se battaient. Quand le soir, je rentrais du centre d'accueil, je regardais ma situation et j'étais totalement déprimé. Les équipes m'ont beaucoup aidé : c'est grâce à eux que j'ai pu trouver une chambre dans un hôtel social, ce qui m'a permis de me poser et de commencer mes projets. Je me souviens aussi d'un petit geste qui m'a vraiment touché. Je suis musulman et un jour, un éducateur d'Hors la rue m'a apporté un tapis de prière rouge. Cinq ans plus tard, je garde précieusement ce tapis. Dès que j'ai un peu de temps, j'essaie de passer voir les équipes d'Hors la rue. »
Djamal
“Arrivé en France à 16 ans, Souleymane a passé plus d’un an à essayer de prouver sa minorité, en menant de front son projet d’insertion. Sa prise en charge n’a été confirmée qu’un mois avant ses 18 ans. Mais grâce à un contrat jeune majeur, il sera suivi par l’ASE une année supplémentaire.
« Mon parcours du combattant pour prouver ma minorité »
« Je m’appelle Souleymane, je viens d’avoir 18 ans, je suis Guinéen et je suis arrivé en France le 10 janvier 2018. Le lendemain de mon arrivée, je suis allé à France Terre d’Asile pour prouver que j’étais mineur. Ils m’ont dit de revenir le jour suivant et à partir de là, j’ai été logé. Suite à ça, mon Ordonnance de Placement Provisoire a été acceptée. Je suis resté 3 semaines dans un hôtel, puis ils m’ont désigné un éducateur. Ensuite, j’ai vu la juge qui a décidé de ne plus me prendre en charge car le test osseux me disait majeur. Elle m’a donné 2 jours pour quitter mon logement. Quand j’ai quitté l’hôtel, je suis allé à Hors la rue. Là, j’ai appelé ma demi-sœur pour qu’elle m’envoie les papiers : extrait de naissance, carte scolaire,… À réception de ces documents, j’ai pu aller à l’ambassade avec un éducateur d'Hors la rue pour faire une carte consulaire. Quand on l’a reçue, j’ai vu un avocat et je suis allé au tribunal pour revoir la juge où elle a confirmé que les papiers étaient bons et que j’étais mineur. J’ai ensuite été hébergé en hôtel pendant 6 mois à Créteil. Le 15 novembre, j’ai appris que l’Aide Sociale à l’Enfance faisait appel. Je suis allé au rendez-vous d’appel et à l’audience j’ai finalement reçu une réponse positive qui a maintenu ma prise en charge. Aujourd’hui, j’ai un contrat jeune majeur et je cherche un employeur pour mon projet professionnel en mécanique auto. »