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Mieux connaître la traite des mineurs à Paris

Article du Collectif « Ensemble contre la traite des êtres humains » 

Mieux connaître la traite des êtres humains et son évolution est un gage d’efficacité de l’action des intervenants. Voici le résultat d’un diagnostic global sur les mineurs victimes de traite à Paris et dans la petite couronne, à travers des tournées de rue de l’association Hors la rue s’étendant au-delà de ses lieux habituels de maraude.

Les tournées de rue spécifiques à la traite des êtres humains de Hors la rue en chiffres.

Pour Hors la rue, les tournées de rue ont permis :

  • D’avoir une vision plus globale sur les mineurs en situation d’exploitation sur l’ensemble du territoire parisien et de la petite couronne : nombres de jeunes en situation de rue, nationalités, parcours migratoires, lieux de résidence, activités pratiquées…
  • D’identifier de nouveaux groupes de mineurs potentiellement victimes de traite.
  • De définir les besoins des mineurs observés et rencontrés sur ces territoires.
  • D’adapter les méthodes d’intervention auprès de ces jeunes et les activités proposées afin de mieux répondre aux besoins observés sur le terrain.
  • D’imaginer des actions en partenariat avec d’autres structures afin de mieux répondre aux besoins exprimés par les mineurs rencontrés.

Principales conclusions

Des mineurs invisibles
Ces diagnostics montrent à quel point les besoins en rue sont importants. De nombreux jeunes ne sont connus d’aucune structure et restent parfaitement invisibles.

« Le travail de rue est essentiel pour rendre visibles les enfants victimes de traite et leur proposer un autre quotidien que celui lié, pour beaucoup, à des activités contraintes. »

Julie Jardin, Chargée de mission lutte contre la traite des êtres humains à Hors la rue

Privilégier les rencontres individuelles
Ces tournées permettent de repenser la façon dont il faut intervenir auprès de ces jeunes. Lorsque les formes d’exploitation sont particulièrement fortes, il est souhaitable de tenter de rencontrer ces mineurs dans un autre cadre que celui du groupe qui exerce une pression trop forte sur eux pour qu’ils soient libres de parler. L’idée est ainsi de multiplier les occurrences de rencontres, notamment au cours du parcours pénal. Par exemple, une rencontre en sortie de garde à vue au commissariat, ou une permanence sur les lieux d’hébergement d’urgence, permettent d’avoir un entretien individualisé avec le mineur, propice à l’échange spontané, hors de la pression du groupe.

Utilisation des diagnostics

Ces diagnostics ont fait l’objet d’un rapport écrit présenté à l’équipe d’Hors la Rue, partagé avec les membres du Collectif « Ensemble contre la traite des êtres humains » et les acteurs prenant en charge ces mineurs ou qui pourraient les prendre en charge (associations, ASE,PJJ). En revanche, il n’y aura pas de publication large sur Internet car des informations concernant les mineurs sont confidentielles.

Connaître et comprendre la situation des mineurs, adapter son action en fonction.
Le rapport permet d’approfondir la connaissance des groupes de mineurs (origines, activités pratiquées, signes d’exploitation…). Il permet aux partenaires associatifs et institutionnels de les identifier et d’adapter leur réponse en ayant une meilleure compréhension du fonctionnement de ces groupes.

« Cela incite chaque acteur, associatif ou institutionnel, à avoir un regard attentif sur la situation de ces jeunes et à privilégier la non-sanction à leur égard, en prenant en compte leur statut de potentielles victimes d’exploitation. »

Julie Jardin, Chargée de mission lutte contre la traite des êtres humains à Hors la rue

Augmenter la présence éducative en rue auprès des mineurs en situation d’exploitation
Au regard des diagnostics, l’équipe d’Hors la Rue a repensé ses tournées afin d’augmenter la présence éducative sur les lieux où il y a le plus de besoins. Par exemple, sur le quartier de La chapelle, au regard du nombre de mineurs observés, les tournées seront plus régulières afin de créer un lien de confiance régulier avec les mineurs en situation d’errance.

Agir sur les institutions pour une meilleure prise en charge des enfants et des jeunesLes diagnostics serviront aussi de support à un plaidoyer auprès des pouvoirs publics et seront utilisés pour animer et illustrer de données des réunions ou des sessions de sensibilisation ou de bonnes pratiques.

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