Lutte contre la traite des êtres humains : repérer, accompagner, alerter, sensibiliser

L’action effectuée en 2019 s’est révélée particulièrement riche, tant sur le plan de l’accompagnement proposé aux mineurs présumés victimes de traite et à risque de l’être, que dans le travail de partage de connaissances et de plaidoyer effectué par Hors la Rue auprès de ses partenaires associatifs et institutionnels. Retour sur ces actions. 

Qu’est-ce que la traite des êtres humains ?

L’expression de traite des êtres humains désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre à des fins d’exploitation.

L’exploitation peut alors prendre différentes formes : exploitation sexuelle, exploitation par le travail ou services forcés, l’esclavage (ou pratiques analogues à l’esclavage), la servitude, le prélèvement d’organes, l’exploitation de la mendicité ou le fait de contraindre une victime à commettre toute infraction ou délit (vol, vente de stupéfiants) …. Les jeunes avec lesquels nous travaillons peuvent ainsi être victimes d’une de ces formes d’exploitation, voire de plusieurs, successivement ou concomitamment.

Il est important de retenir que pour les mineurs, la contrainte n’est pas requise pour pouvoir qualifier des actes en traite des êtres humains. Ainsi, il n’est pas nécessaire de démontrer par quel moyen (la force, l’abus de pouvoir…) le mineur a été contraint.

L’« aller vers », un premier pas vers l’identification

L’action de repérage des mineurs exercée chaque jour par les équipes de Hors la rue est fondamentale. En effet, il y a en France et notamment en région parisienne, un nombre conséquent de mineurs victimes de traite qui restent pourtant invisibles, car non identifiés et qui ne bénéficient donc pas de protection adaptée à leur situation.

Ainsi, seul un travail d’« aller vers » peut permettre de les repérer. C’est précisément pour ces mineurs invisibles, que le travail d’Hors la Rue prend tout son sens. Les maraudes effectuées par l’équipe éducative permettent de favoriser la prise de contact, la création du lien, le repérage d’une potentielle situation de traite….

Pour assurer cette continuité du lien, Hors la rue poursuit le travail entamé dans la rue en se rendant de façon régulière au Centre de détention de Fleury Merogis. Nous assurons en effet des permanences psycho-sociales auprès de mineurs détenus déjà accompagnés et souvent pré-identifiés comme potentielles victimes. Hors la rue peut ainsi assurer une fonction de « fil rouge », tant vis-à-vis des jeunes que des institutions.

Une fois le mineur repéré, et la situation de traite évaluée avec des regards croisés (équipe pluridisciplinaire, partenaires), un signalement auprès du Parquet est effectué.

      Lire aussi  Mieux connaître la traite des mineurs à Paris 

Un devoir de sensibilisation et d’information

Grâce au travail mené chaque jour auprès des mineurs présumés victimes de traite et à la connaissance née des constats de terrain, Hors la rue partage son expérience auprès de différents acteurs associatifs et institutionnels, via diverses actions de sensibilisation et de formation. En 2019, une cinquantaine de journées a été dédiée à de l’échange d’informations, de connaissances, de bonnes pratiques et à de la sensibilisation en interne et en externe.

L’association se doit en outre d’alerter les pouvoirs publics sur la réalité vécue par ces mineurs particulièrement vulnérables et sur les divers dysfonctionnements pouvant favoriser leur exploitation voire leur ré-exploitation. C’est tout le travail de plaidoyer que mène Hors la Rue, seul ou en collectif, avec l’appui du collectif Ensemble Contre la Traite.

      Lire aussi  Rapport d’activité 2019

Facebook

Twitter