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Rapport d’activité – 2017

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ÉDITO par Estelle Denize, Présidente

Nous avions débuté notre précédent rapport annuel par le constat d’une actualité sans précédent autour des mineurs non accompagnés. En la matière, l’année 2017 fut encore plus marquante. Si, contrairement à 2016, cette année n’a pas été animée par un débat législatif et réglementaire comparable, le débat public autour de cette problématique a néanmoins été constant : lancement d’une réflexion gouvernementale sur la question, innombrables articles de presse sur les mineurs marocains de la Goutte d’Or, qui ont également marqué l’activité 2017 de Hors la Rue, prises de paroles publiques sur la question des mineurs non accompagnés, mobilisations citoyennes…

La mise en lumière de ces sujets a évidemment pour nous un intérêt, dès lors que la place est donnée aux propos mesurés et quelque peu éclairés. En effet, la question sur la situation réelle des enfants est à notre sens trop souvent reléguée au second plan des préoccupations politiques et économiques : ces enfants seraient des migrants économiques avant tout, coûtant cher à des collectivités faisant par ailleurs face à de lourdes problématiques budgétaires.

Si la question des moyens est évidemment légitime, il demeure primordial de saisir avec précision les évolutions d’un phénomène ancien, qui prend de l’ampleur, et qui se caractérise par une grande hétérogénéité de situations, dissimulée parfois par des appellations globalisantes et réductrices, comme par exemple « les mineurs non accompagnés ».

Plus que jamais, nous défendons une désignation plus juste. Car « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». La problématique des « mineurs non accompagnés » mérite évidemment une véritable attention. Celle-ci ne doit pour autant pas occulter la situation d’autres enfants en situation de migration, qui bien que sur le territoire et sous la protection de leur famille, se retrouvent parfois en situation de danger, dangers pouvant malheureusement être induits par des défaillances familiales, voire de véritables maltraitances. Par ailleurs, les appellations globalisantes sont souvent accompagnées d’une définition d’un profil type. Ces définitions recouvrent une réalité partielle : la grande majorité des adolescents qui migrent seuls ont souvent un projet élaboré, ayant pour fondement une scolarisation et sont donc mus par une adhésion à la protection. Mais d’autres adolescents, pour des raisons liées à leur contexte familial, et aux déboires vécus durant le parcours migratoire, voient leur capacité d’élaboration et d’adhésion atteintes, rendant difficiles d’accès les dispositifs de protection souvent conçus pour des profils types.

Aussi, afin que les pouvoirs publics et les différents acteurs prennent en compte l’ensemble de ces situations, nous continuons à plaider pour l’appellation « mineurs étrangers en danger » qui englobe les mineurs privés de la protection de leur famille, les enfants dont les famille vivent en situation de précarité extrême, les enfants victimes de Traite des Etres Humains, en somme les enfants les moins demandeurs et les plus éloignés des dispositifs de protection.

Cette revendication n’est pas que façade : dans un moment où une réflexion est engagée sur la redéfinition des prérogatives de l’Etat et des Collectivités quant aux dispositifs d’accueil, d’évaluation et de mise à l’abri des « mineurs non accompagnés », nous devons veiller à ce que les circuits qui seront mis en place prennent en compte toutes ces situations, sous peine de devoir inventer de nouveaux dispositifs dérogatoires à chaque nouvelle problématique.

L’ambition de contribuer à une meilleure protection de tous les enfants étrangers a été cette année encore une préoccupation centrale.

Cette ambition est notamment permise par le soutien de partenaires associatifs et institutionnels dont l’apport opérationnel et financier est primordial. En 2018, ces appuis seront sans nul doute à renouveler pour pérenniser notre action et continuer à porter un projet éducatif innovant.

Cette année plus que tout autre, Hors la Rue et ses équipes ont été confrontées à des situations extrêmement hétérogènes. Elles impliquent des accompagnements différenciés et adaptés, qui sont parfois difficiles à mettre en œuvre dans le cadre d’un accueil collectif, ainsi qu’une réflexion constante sur nos modalités d’accompagnement. Nos équipes ont ainsi vécu une année riche et intense mais qui ne fut pas sans impact sur les salariés et bénévoles de l’association. La lecture de ce rapport fera apparaître la complexité de leur intervention, l’énergie et l’engagement qu’elle requiert, mais aussi les difficultés qu’elle provoque parfois. Je tiens donc ici à saluer et remercier l’ensemble de nos équipes, dont le travail est plus que jamais essentiel pour les jeunes en situation de grande détresse.

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